django Après les nazis, les esclavagistes. Tarantino poursuit sa relecture de l’histoire à la lumière de sa contre-culture en narrant le combat d’un esclave libéré pour sauver sa belle. Soit un spectacle amoral où le divertissement prime sur le devoir de mémoire.

Amorale comme l’est sa violence. On l’attend, on attend son déchaînement pour en avoir plein les yeux. Mais à plusieurs reprises, on la redoute aussi tant une ou deux scènes frôlent l’insoutenable . Car puisqu’on parle de négriers, autant montrer l’abominable. Et c’est d’ailleurs à ce titre le plus dur des Tarantino. En une scène – un combat de noirs pareil à un combat de pitbull, le cinéaste surpasse la scène de « torture » de Reservoir dogs.

Une manière de remettre de la gravité dans le film de genre ? Si peu, en fait. Puisque les scènes suivantes re-basculeront dans les geysers de sang avec un rap anachronique en fond sonore. Et que l’une des séquences les plus drôles du long-métrage relate les difficultés d’hurluberlus du ku-klux-klan pour enfiler leurs cagoules…

Coolitude

C’est bien l’image qui compte, le style, la performance visuelle et au-delà le divertissement pur. Bref, cette façon de sublimer le cinéma bis. Tarantino reste fidèle à lui-même. Un peu trop presque, dans les 20 dernières minutes du film quand Django unchained vire au too much général : trop de scènes de « vengeance », trop de musique « la compil à Quentin » et aussi, trop de « coolitude » affichée par son héros – c’est comme si la caméra était amoureuse transie de Jamie Foxx.

Mais on aime autant – voire un peu plus – Di Caprio  en négrier beaufard, Samuel L. Jackson en valet délateur et surtout Christopher Waltz en dandy défourailleur – décidément, quel acteur ! Quel acteur ! Tout simplement l’une des plus belles trouvailles de Tarantino.

Thibaut Solano

À propos de allucine

Journaliste et cinéphage

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